Aider à la production d’oeuvres d’art

La Commission mécénat

La Fondation des Artistes a mis en place en décembre 2011, un important dispositif d’aide à la production d’œuvres d’artistes, doté d’une enveloppe annuelle de 500 000 €.

C’est le plus important dispositif privé d’aide à la production en France ; il a permis entre 2011 et 2021 de soutenir la production de 563 projets d’artistes, pour un montant de plus de 6 Millions €.

Il s’agit d’une aide à la production destinée directement aux plasticiens travaillant ou ayant un projet de longue durée en France, sans critère d’âge, de nationalité ou de pratique. L’aide a pour ambition de favoriser le développement de projets ambitieux et innovants dans leur phase de préparation (recherche résidence, production…). Elle intervient au premier stade de développement du projet et ne peut, en aucune façon, financer des frais de post-production ou de diffusion.

La commission mécénat, composée de la directrice de la Fondation des Artistes, de deux représentants du Ministère de la Culture (Direction générale de la création artistique et Inspection générale de la création artistique) et de quatre personnalités qualifiées, désignées pour deux ans par le Conseil d’administration de la Fondation, est chargée d’étudier chacun des dossiers.

Les personnalités qualifiées pour la période 2024/2025 sont : Claire Hoffmann, curatrice et responsable de la programmation des arts visuels au Centre Culturel Suisse, Paris ; Antoine Marchand directeur du centre d’art le LAIT, à Albi ; Madeleine Mathé commissaire et critique d’art ; Anita Molinero, artiste

Comment en bénéficier ?

Le dossier de candidature, présenté par l’artiste, doit comprendre un curriculum vitae et des éléments portant sur ses travaux récents ou plus anciens les plus importants, un descriptif détaillé du projet accompagné éventuellement d’éléments iconographiques, un budget précis en dépenses et recettes – et le cas échéant pour des œuvres vidéos ou des films des recettes d’exploitation – faisant apparaître uniquement les dépenses de production (aucune dépense de diffusion n’est prise en compte dans le cadre de l’aide). En recettes, le document doit mentionner les autres aides sollicitées ou obtenues et le niveau de participation financière des diffuseurs éventuels (galeries, centres d’art) dans la production.

Le montant de l’aide ne peut pas être supérieur à 80 % de la dépense de production globale. Il est défini par la commission en fonction de la qualité artistique du projet, du réalisme de son budget, de l’implication dans le processus financier de production des éventuels diffuseurs, des perspectives de visibilité du projet en France et à l’international. La commission prend également en compte la compatibilité de l’aide avec d’autres dispositifs de soutien existants, publics ou privés.

L’aide est versée directement à l’artiste (75% après la décision de la commission ; le solde au moment de la première présentation de l’œuvre et sur présentation du budget définitif de l’opération et des justificatifs des dépenses). La Fondation assure le suivi des dossiers et l’accompagnement des artistes.

Liste des artistes ayant bénéficié d’un soutien de la commission mécénat, depuis 2011

Pour la commission du printemps 2024, les dossiers peuvent être envoyés par courrier à la Fondation des Artistes jusqu’au vendredi 2 février 2024 inclus (cachet de la poste faisant foi).

Préalablement à l’envoi d’un dossier pour la prochaine commission, une fiche de pré-inscription doit être complétée en ligne et les éléments du dossier téléchargés sur la plateforme.

Accéder au formulaire de pré-inscription
Cette fiche ne vaut pas candidature et n’exclut pas de l’envoi postal d’un dossier qui sera constitué des éléments listés précédemment.

Personnalités qualifiées qui ont participé aux jurys de la commission mécénat depuis sa création

Télécharger le règlement intérieur de la commission mécénat

Légende image 1(De gauche à droite) Hand in Hand, 2021, verre soufflé, culture de cyanobactéries, 20 x 33 x 25 cm Circuit Beings, 2021, verre soufflé, culture de cyanobactéries, 41 x 30 x 21 cm Low At My Problems Bending, 2021, verre soufflé, culture de cyanobactéries, 36 x 31 cm

NomVIGNA

Titre du projetSymbiose or the green bead bores...

Description projet

Laure Vigna crée des sculptures en conversation avec des matériaux instables. Dans sa pratique, elle les pousse à évoluer, à se transformer selon les conditions de l’exposition.

L’ensemble produit par Laure Vigna sont quatre sculptures en verre soufflé où se développent
des cyanobactéries. Ces micro-organismes sont des bactéries qui auraient contribué à l’origine de la vie sur terre il y a plus de 3,5 milliards d’années. Elles vivent dans tout type de milieux, et elles peuvent être un signe du dérèglement climatique : les étés de forte chaleur elles apparaissent dans des milieux aquatiques, comme le lac de Vassivière qui se voit depuis la petite fenêtre. Leur couleur bleu-vert en font les ancêtres des algues. Pendant l’exposition, les cyanobactéries prolifèrent : elles croissent dans un labyrinthe topologique coloré (où intérieur et extérieur s’échangent) créé en collaboration avec des verrier.e.s. Au cours de l’exposition, l’intérieur se colore par la présence des cyanobactéries, et la forme interne se révèle : l’œuvre est une collaboration entre l’artiste et les cyanobactéries qui en deviennent les coloristes.
En haut du phare est installée une des trois productions en osier et bioplastique intitulée Where she shall transform. Ce cocon est le fruit d’une collaboration avec une vannière située près de Vassivière. Au lieu de tresser l’osier de manière classique, l’artiste a demandé à la vannière de la construire avec des vides et des pleins irréguliers, comme si la matière résistait au tressage.
En effet, comme l’explique l’anthropologue Tim Ingold dans Faire anthropologie, art et
architecture (2017), la vannerie est une manière de créer à deux, dans une relation entre
l’artisan.e et l’osier. Les tiges d’osier, robustes, ne sont jamais coupées mais pliées, elles
résistent à la main de l’artiste qui doit composer avec elles pour générer ses formes. C’est cette relation à deux qui est intensifiée dans le travail de Laure Vigna. Ensuite, des bioplastiques s’entrelacent avec l’osier. Ils s’y accrochent, puis changent de couleur et de consistance. Elles transpirent, se dissolvent, ou tombent au sol, comme la peau d’un cocon proche de la métamorphose. Accroché à une chaîne, le cocon tourne sur lui-même dans un mouvement similaire à l’architecture du phare, tandis que la lumière passe à travers, comme un vitrail.

(textes des cartels rédigés par Flora Katz)