Lauréats des commissions mécénat
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PrénomLaure
NomVIGNA
Commission27 novembre 2020
Titre du projetSymbiose or the green bead bores...
Description projet

Laure Vigna crée des sculptures en conversation avec des matériaux instables. Dans sa pratique, elle les pousse à évoluer, à se transformer selon les conditions de l’exposition.

L’ensemble produit par Laure Vigna sont quatre sculptures en verre soufflé où se développent
des cyanobactéries. Ces micro-organismes sont des bactéries qui auraient contribué à l’origine de la vie sur terre il y a plus de 3,5 milliards d’années. Elles vivent dans tout type de milieux, et elles peuvent être un signe du dérèglement climatique : les étés de forte chaleur elles apparaissent dans des milieux aquatiques, comme le lac de Vassivière qui se voit depuis la petite fenêtre. Leur couleur bleu-vert en font les ancêtres des algues. Pendant l’exposition, les cyanobactéries prolifèrent : elles croissent dans un labyrinthe topologique coloré (où intérieur et extérieur s’échangent) créé en collaboration avec des verrier.e.s. Au cours de l’exposition, l’intérieur se colore par la présence des cyanobactéries, et la forme interne se révèle : l’œuvre est une collaboration entre l’artiste et les cyanobactéries qui en deviennent les coloristes.
En haut du phare est installée une des trois productions en osier et bioplastique intitulée Where she shall transform. Ce cocon est le fruit d’une collaboration avec une vannière située près de Vassivière. Au lieu de tresser l’osier de manière classique, l’artiste a demandé à la vannière de la construire avec des vides et des pleins irréguliers, comme si la matière résistait au tressage.
En effet, comme l’explique l’anthropologue Tim Ingold dans Faire anthropologie, art et
architecture (2017), la vannerie est une manière de créer à deux, dans une relation entre
l’artisan.e et l’osier. Les tiges d’osier, robustes, ne sont jamais coupées mais pliées, elles
résistent à la main de l’artiste qui doit composer avec elles pour générer ses formes. C’est cette relation à deux qui est intensifiée dans le travail de Laure Vigna. Ensuite, des bioplastiques s’entrelacent avec l’osier. Ils s’y accrochent, puis changent de couleur et de consistance. Elles transpirent, se dissolvent, ou tombent au sol, comme la peau d’un cocon proche de la métamorphose. Accroché à une chaîne, le cocon tourne sur lui-même dans un mouvement similaire à l’architecture du phare, tandis que la lumière passe à travers, comme un vitrail.

(textes des cartels rédigés par Flora Katz)

Site web de l'artistelaurevigna.com
(De gauche à droite) Hand in Hand, 2021, verre soufflé, culture de cyanobactéries, 20 x 33 x 25 cm Circuit Beings, 2021, verre soufflé, culture de cyanobactéries, 41 x 30 x 21 cm Low At My Problems Bending, 2021, verre soufflé, culture de cyanobactéries, 36 x 31 cm
How She Does It All, 2021, verre soufflé, culture de cyanobactéries, 36 x 28 x 24 cm
Where She Shall Transform, 2021, vannerie, bio-plastiques (à partir de micro-algues), encres, spriruline, 170 x 54 x 63 cm Back & Firth, It Is Several, 2021, verre soufflé, culture de cyanobactéries, 27 x 25 x 15 cm sur un module en terre crue de Tiphaine Calmettes