Lauréats des commissions mécénat
de la Fondation des ArtistesAjouter un lauréat

Daniel Horowitz réalise un nouvel ensemble de peintures explorant et réorientant les archétypes universels dont recèlent les héritages visuels et matériels de l'histoire collective. Songeant à la légende de Néron jouant du violon tandis que Rome brûlait, l'artiste a orienté ses “fouilles” au sein des archives du département d’estampes et de photographie de la Bibliothèque Nationale de France. Il a ainsi délibérément fait le choix de mêler des images de loisirs et de hobbies du début du XXème siècle à celles d’accidents de calamités de la même période -- ce comme un écho aux paradoxes rampants de notre société contemporaine.

On peut en effet supposer que l’inconscient collectif demeure dans les images oubliées d’une société. Les nouveaux souvenirs sont créés en réutilisant et en transformant les anciens, en les rassemblant par libre association. Des études cliniques ont prouvé que l’esprit humain se comporte de manière similaire lorsqu’il rêve.

Les photographies retenues comme point de départ pour certaines peintures sont par la suite ré-appropriées, retravaillées pendant la phase de production des «toiles collages» dont la technique avait été développée lors d'une résidence à la Cité des Arts, entre 2017 et 2019.

Il s’agit de peintures sur toile méticuleusement « personnalisées » à l’aide d’une machine à coudre. Le lin brut utilisé comme support de base est augmenté à l’aide de textiles de mode et d’ameublement ainsi que d’imprimés photographiques sur tissu. Le réarrangement de récits historiques se fait en peignant à même des récits préexistants. Ce dernier permet une déformation de la vérité en remettant en question l’idée de ce qu’est réellement un artefact. Emanant de notre mémoire collective, les patchworks ou « toiles- collages » racontent une histoire de ré-appropriation culturelle.

Finalement le processus permet d’examiner, de remettre en question et de corrompre le document officiel. Les collections historiques d’un patrimoine universel sont à examiner en prenant en compte les problématiques d’identité et d’appartenance culturelles contemporaines. Elles permettent de remettre en question nos idées reçues sur le langage, la race, le genre, ainsi que sur les conceptions de l’état de nature et l’idée même de l’âme humaine.